Reprise des chantiers de transports en Ile-de-France : la sécurité des travailleurs et l’intérêt général doivent être les seules priorités !
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Les priorités régionales en matière d’investissements liés à la mobilité en Ile-de-France doivent être retravaillées à l’aune du monde d’après. Il est impensable de reprendre les chantiers de grands projets inutiles et contestés comme le CDG Express ou la ligne 17 sans un débat public. Pendant cette crise, et seulement dans des conditions de sécurité absolues pour les salarié·es, la priorité doit uniquement aller aux travaux d’entretien cruciaux des lignes existantes et aux transports du quotidien. La reprise du travail sur les chantiers de transports en Ile-de-France ne peut pas se faire sans accord avec l’ensemble des syndicats, pour assurer la sécurité des salarié·es.

Alors que les chantiers sont aujourd’hui à l’arrêt en raison de la crise sanitaire, Elisabeth Borne, Ministre des Transports, et les organisations professionnelles des entreprises du BTP avancent vers la reprise du travail. Le 3 avril dernier, la Ministre des Transports donne son agrément au guide de bonnes pratiques destinées aux entreprises du BTP publié ce jeudi 2 avril par l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP). Les syndicats semblent pour le moment être en désaccord avec les recommandations du guide et s’opposent à la reprise des travaux. En pleine crise sanitaire, aucun chantier ne doit reprendre sans consensus avec les organisations syndicales et garantie absolue de la disponibilité de protections efficaces pour les salarié.e.s..

Si reprise des travaux en Île-de-France il y a, elle ne doit pas être un prétexte pour répéter les erreurs du passé. La période devrait surtout encourager le gouvernement et la région à revoir leurs priorités pour mettre au premier plan les impératifs écologiques et sociaux dont la crise actuelle ne fait que renforcer l’évidence. Pour préparer le “monde d’après” pour les Francilien·nes, c’est l’intérêt général et l’adaptation à la réalité des urgences sanitaires, environnementales et sociales qui doivent nous guider.. Pour le groupe Alternative Écologiste et Sociale cela veut par exemple dire que des projets tels que le Charles-de-Gaulle Express ou les  lignes 17 et 18 du Grand Paris Express, coûteux, ne servant qu’aux mobilités des plus riches ou de très peu d’usager·es au détriment de la mobilité d’une majorité de francilien·nes, n’auront pas leur place dans un projet régional écologique et solidaire. C’est tout l’objet des négociations à reprendre autour d’un prochain Contrat de Plan État Région.

Ainsi, si et seulement si les conditions de sécurité optimales sont respectées et en limitant le plus possible le nombre de salarié·es remis·es en activité, le groupe Alternative Écologiste et Sociale portera une attention particulière à la nature des chantiers choisis. Doivent être strictement prioritaires les travaux permettant la continuité du service et donc d’assurer la mobilité du personnel mobilisé dans la gestion de cette crise, le maintien en état d’exploitation des transports du quotidien régionaux, et les projets d’amélioration du réseau bénéficiant au plus grand nombre.

[Communiqué de presse de l’Alternative Écologiste & Sociale]