Le 8 avril dernier, le contrat de performance entre l’État et SNCF Réseau était signé en toute discrétion. Ce contrat a fait l’unanimité contre lui : 2,8Mds, une somme insuffisante pour régénérer un réseau français vieillissant (29 ans en moyenne contre 17 en Allemagne).
2,8 milliards ? Insuffisant au regard des 2,9Mds réalisés en 2020 et 2021 et des 3Mds annoncés pour l’avenir en 2017. Insuffisant, au regard de l’inflation galopante avec l’explosion du coût des matières premières.
D’après la presse spécialisée, le surcoût annuel dû à l’inflation aurait été évalué par SNCF Réseau à 400 millions d’euros. Luc Lallemand, le PDG de SNCF Réseau envisage donc de « réduire le montant de régénération sur le réseau classique » et de « diviser le réseau en deux parties » : d’un côté les lignes à fort trafic pour lesquelles les investissements seraient poursuivis, de l’autre les lignes à faible trafic où SNCF désinvestirait.
Il s’agirait donc d’un abandon de ce qui constitue le maillage ferroviaire du territoire (sauf vu depuis Paris puisque le contrat de performance priorise les investissements en Ile-de-France )
Pendant ce temps, la Suisse avance sur sa stratégie Rail 2050, avec une vision horaire à 2035 et des investissements pluriannuels fermement établis. Un programme pluriannuel est également établi en Allemagne avec un montant de 86 milliards sur 10 ans. L’Autriche dote son réseau de 3 milliards par an (pour 6100 km de lignes contre 28 000 en France).
En France, le secteur des transports représente 30% des émissions de gaz à effet de serre. Au sein de ce secteur, le routier et l’aérien émettent 95% des GES, et le train 0,3% pour une part modale de 10%. Chaque année, la pollution tue des milliers de personnes (50 000 à 100 000 selon les études). Le prix des carburants grève de plus en plus lourdement le budget des ménages…
Ainsi, le train, qui rend des services considérables à la société en termes d’externalités positives, devrait être placé au cœur du dispositif du gouvernement pour la transition écologique, et c’est le contraire qui se déroule.
Le GIEC nous donne 3 ans pour agir et nous abandonnons l’outil le plus décarboné et le moins énergivore !
Le train doit redevenir la colonne vertébrale des déplacements en zone urbaine, périurbaine et rurale. Le train doit donner accès à la formation, au travail, à la santé, aux services publics, aux loisirs, à des prix accessibles à toutes et tous.
Nous demandons au gouvernement de respecter ses engagements nationaux et internationaux, de permettre le développement des réseaux express métropolitains, des trains Intercités et de nuit, des trains de fret. L’État doit à la fois, conformément à la loi, enjoindre la SNCF de développer ces services et lui donner les moyens de rénover les voies ferrées sans que les travaux pénalisent davantage les déplacements des voyageurs et des marchandises.
En France aussi, redonnons au train ses lettres de noblesse !
Commission Transports – Territoires
Pour un transport écolo des personnes et des marchandises
Il faut urgemment réinvestir dans le réseau ferroviaire !
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