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En mars 2020, la Commission européenne a annoncé que 2021 serait l’année du rail pour promouvoir le transport ferroviaire, conformément aux objectifs de mobilité durable énoncés dans la communication sur le Pacte vert pour l’Europe. La semaine dernière, le Parlement européen a adopté un rapport pour inciter la Commission à se montrer encore plus ambitieuse.
Les transports, c’est un quart des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne et cette part ne cesse d’augmenter.
Pour parvenir à la neutralité climatique, il faudra réduire les émissions du secteur des transports de 90 % d’ici à 2050. Par ailleurs, conformément à la feuille de route pour un espace européen unique des transports, pour le transport des voyageurs à moyenne distance et interurbain, 50 % des parts de marché doivent être reportées de la route vers le train d’ici à 2030. Pour le secteur du fret, 30 % du fret routier doit être reporté vers d’autres modes, tels que le rail ou les voies d’eau, d’ici à 2030 (et plus de 50 % d’ici 2050).
L’une des clés de la réussite du pacte vert pour l’Europe consiste à orienter l’attention et les efforts vers le rail : les trains devraient être plus abordables, plus fréquents, mieux connectés et plus économes en énergie. Le rail aura un rôle majeur à jouer dans l’accélération de la réduction des émissions dues aux transports car c’est l’un des modes de transport les plus respectueux de l’environnement et les plus économes en énergie. Largement électrifié, le rail utilise des énergies renouvelables et émet beaucoup moins de CO2 que la route ou l’avion pour un voyage équivalent. De plus, il s’agit de l’un des modes de transport les plus sûrs !
Malgré ces avantages évidents, le rail souffre d’un important désavantage par rapport aux autres modes de transport, en particulier le transport aérien : les compagnies aériennes sont exemptées de taxes sur les carburants pour avion et reçoivent une quantité élevée de quotas gratuits dans le cadre du système d’échange de quotas d’émission. Ces avantages font que, même pour de courtes distances, le rail subit souvent un désavantage par rapport au transport aérien, qui offre des vols court-courriers à des prix compétitifs malgré leur plus forte incidence climatique.
La semaine dernière, nous avons voté un rapport de notre collègue des Grünen, Anna Deparnay-Grunenberg pour inciter la Commission à se montrer encore plus ambitieuse. Pour que notre société passe des transports routier et aérien au ferroviaire, des investissements dans les infrastructures ferroviaires seront nécessaires.
Même dans nos pays quasiment paralysés par la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de COVID-19, les chemins de fer et les systèmes ferroviaires urbains ont continué d’assurer la circulation des marchandises ainsi que les services fondamentaux, notamment pour les passagers exerçant des « professions essentielles ».
Le rapport demande une amélioration des transports publics, qui permette une meilleure planification urbaine et la mise en place de davantage de solutions de mobilité douce. Un système de tarification efficace des transports, adossé à des billets de train abordables, ouvrirait la voie à l’amélioration des dynamiques de circulation et encouragerait les passagers et les opérateurs logistiques à faire des choix viables.
Pour que cette année du rail soit l’année de la « renaissance du rail », il faudra aussi créer un cadre dans lequel collaborer avec les entreprises ferroviaires pour enfin mettre en place un système de billet direct dans l’Union, notamment pour les voyages transfrontaliers, qui permettrait aux passagers de faire valoir leurs droits en cas de correspondance manquée en raison d’un retard sur un segment précédent du voyage.
Il est, par ailleurs, essentiel de revitaliser les trains de nuit et de déployer des liaisons régionales dans l’ensemble de l’Union. Pour ce faire, des investissements dans le matériel roulant et les infrastructures liées aux trains de nuit seront nécessaires, ainsi que la réouverture de certains tronçons afin qu’ils redeviennent des alternatives viables et abordables pour les voyageurs en Europe. Le rapport encourage donc la Commission à promouvoir au maximum, pendant l’année européenne, le réseau de trains de nuit existant de l’Union et à lancer des initiatives en vertu desquelles les trains de nuit transfrontaliers circuleront revêtus de l’identité visuelle de l’Union européenne.
Pour une réelle «renaissance du rail», les financements devront, en particulier, être concentrés sur l’établissement ou le rétablissement des liaisons ferroviaires régionales transfrontalières manquantes, l’entretien et la mise à niveau des lignes, des ponts et des tunnels existants et la réactivation de lignes désaffectées pour lesquelles le transport de passagers et de fret peut opérer une transition vers le rail. Il convient également de soutenir financièrement la recherche et l’innovation dans le domaine des transports propres ainsi qu’une mobilité durable, intermodale et intelligente, qui place le rail au cœur de toute stratégie européenne de mobilité, condition préalable à tout financement.
L’année européenne du rail 2021 permettra de donner une meilleure visibilité au ferroviaire et en fera la promotion en tant que moyen de transport attractif et durable auprès des citoyens, entreprises et pouvoirs publics au moyen de projets, de débats, de manifestations et d’expositions dans toute l’Europe.
Le rail contribue à l’économie européenne en créant des emplois et en apportant d’autres bienfaits aux communautés locales, tout en facilitant l’intégration du marché intérieur de l’Union. La Journée européenne présentera le ferroviaire comme un moyen de transport durable, moderne et sûr et s’adressera au grand public pour soutenir la cohésion et l’inclusion sociales, et en particulier aux jeunes et aux personnes handicapées.