Contribution du pôle écologiste à la consultation du public sur l’avenir du périphérique
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Une urgence climatique et sociale à agir

Les expert·es du GIEC appellent, une nouvelle fois, à une bifurcation profonde dans la conception des politiques publiques afin de se donner les moyens d’atteindre le pic des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2025 et d’entamer ensuite la décrue jusqu’à la neutralité carbone en 2050 au plus tard. 

La voiture individuelle est responsable de 15% de l’ensemble des émissions de GES de la France et 80 à 85% des véhicules circulant sur le boulevard périphérique parisien ne transportent que la personne au volant. Le lien de causalité entre la circulation automobile et la pollution de l’air n’est plus à démontrer. La concentration de polluant dans l’air est la cause d’un décès sur dix et 7900 décès pourraient être évités par an en Ile-de-France si les normes de l’OMS étaient respectées. 

Face aux risques sanitaires de la pollution de l’air, les inégalités sont particulièrement marquées et les plus précaires des Francilien·nes sont les plus touchés, notamment parce qu’iels vivent davantage à proximité de voiries comme le boulevard périphérique parisien.  

La voirie comme outil de lutte contre l’autosolisme 

Au Conseil Régional, les élu·es du Pôle Écologiste ont défendu les projets de création de voies dédiées aux mobilités partagées sur les routes régionales (par exemple sur l’A15), ont porté un amendement lors de la séance plénière du 19 mai 2022 pour demander la pérennisation des voies dédiées aux Jeux Olympiques et Paralympiques et soutiennent la proposition de François Durovray (président du conseil départemental de l’Essonne) de réseau de cars express sur voies dédiées, à condition de créer ces voies sur l’existant.

S’agissant du boulevard périphérique, les élu·es du Pôle Écologiste à la région Ile-de-France défendent sa transformation, à long terme, en boulevard urbain et insistent sur la nécessité de réduire considérablement la place de l’automobile dans les mobilités franciliennes. 

Au-delà du boulevard périphérique, ce sont toutes les autoroutes comprises à l’intérieur de l’A86, le périphérique de la métropole, qu’il faudra transformer progressivement en boulevards urbains.

La nécessité de repenser le boulevard périphérique

Par cette contribution, les élu·es du Pôle Écologiste à la région Ile-de-France saluent la démarche démocratique de concertation en cours et apportent leur soutien au projet de pérennisation d’une voie dédiée au covoiturage sur l’ensemble du boulevard périphérique parisien.

S’agissant des modalités de mise en œuvre, soumise à la consultation du public, le groupe écologiste souhaite apporter les éclairages suivants : 

1) l’accès à la voie de covoiturage doit être réservée à tous les véhicules occupés par deux personnes ou plus, incluant les taxis (même à vide), les bus, les véhicules des services de secours et les ayants-droits des véhicules personnels des Personnes à Mobilité Réduite (PMR) ; 

2) la vitesse (38 km/h en moyenne) doit être limitée à 50 km/h en permanence sur l’ensemble du périphérique afin de réduire la pollution de l’air (le passage de 70 à 50 km/h permet une baisse de 20% des émissions d’oxydes d’azote et de particules fines PPM10) et le bruit pour réduire l’impact sur la santé des riverain·es particulièrement exposé·es et de limiter, en outre, la consommation de carburant des véhicules ; 

3) la période d’activation de la voie réservée doit être la plus large possible afin d’être véritablement incitative à la pratique du covoiturage et permettre de réduire la congestion routière dans cette zone en encourageant notamment les “autosolistes” à adapter leurs pratiques (covoiturage, report sur des solutions de transport alternatives) ; 

4) l’accompagnement doit passer par : 

  • une campagne de communication de la ville de Paris, en lien avec la Région Ile-de-France et Ile-de-France Mobilités, pour faire connaître les solutions alternatives de déplacements par le réseau de transports en commun et par les dispositifs rapprochant les volontaires pour faire du covoiturage en Ile-de-France ;
  • une vision repensée de l’aménagement du territoire par la Région qui met au centre la transition des mobilités par la promotion des aires des covoiturage en petite et grande couronne  ;
  • la mise en œuvre de dispositif d’incitation et de soutien, par Ile-de-France Mobilités, pour la pratique du covoiturage.