Avis favorable aux AFNT sous conditions de modifications du projet.
INTRODUCTION
Pour les Écologistes, le projet d’Aménagements Ferroviaires du Nord Toulousain (AFNT) doit d’abord avoir des conséquences bénéfiques de premier plan pour l’environnement par un report modal massif de la route vers le train dans les transports du quotidien, afin d’obtenir une réduction conséquente des émissions de gaz à effets de serre. Pour mémoire, 75% des trajets Toulouse-périphérie se font en voiture.
Il est également grand temps pour les habitant.e.s que ce projet sorte de terre, lui qui a pris des années de retard du fait d’un entêtement politique à le lier à la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux1. En effet la saturation actuelle des axes routiers au nord de Toulouse, et la croissance démographique de l’agglomération toulousaine, exigent plus que jamais un projet ambitieux pour que les habitant.e.s disposent enfin d’un mode de circulation accessible, serein, rapide, confortable, fiable, non polluant et sécurisant.
Rappelons que les études multimodales2 commandées par l’État, la SNCF, la Région, le Département, la Métropole et Tisséo, ont préconisé le développement du RER comme “ayant le plus d’effets positifs”, car celles-ci démontrent que même après la réalisation de tous les projets actuellement en travaux (3ème ligne de métro, projets routiers), les bouchons seront pires en 2030 qu’en 2017.
Le projet doit également faire participer Toulouse et sa périphérie aux objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) : baisse de 28% des émissions de GES du secteur des transports en 2030 par rapport à 2015, et neutralité carbone en 2050.
Il s’agit désormais de profiter de la dynamique de la nouvelle loi sur les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) validée en 2023 par les 2 chambres du Parlement français, pour bonifier le projet. La loi insiste sur la multimodalité et l’intermodalité :
« Un service express régional métropolitain est une offre multimodale de services de transports collectifs publics qui s’appuie prioritairement sur un renforcement de la desserte ferroviaire. Cette offre intègre la mise en place de services de transport routier à haut niveau de service, de réseaux cyclables et, le cas échéant, de services de transport fluvial, de covoiturage, d’autopartage et de transports guidés ainsi que la création ou l’adaptation de gares ou de pôles d’échanges multimodaux. Ces gares et pôles d’échanges comprennent des aménagements permettant l’accès, le déplacement et l’information des personnes en situation de handicap, dans les conditions prévues à l’article L. 1112-1. Ils comprennent également des aménagements assurant l’accès et le stationnement sécurisés des véhicules de covoiturage, des autres moyens de mobilité partagée et des vélos. » (Article 1er)
Le projet doit donc placer les enjeux d’un futur RER toulousain au centre.
Il profitera d’ailleurs à beaucoup plus de monde que les seuls usagers du TGV.
Nos conclusions sont que, sans un certain nombre de modifications, le projet ne tiendra pas ses promesses environnementales sur le 1er objectif pointé : un report significatif de la route vers le rail, au service des habitants.
Il ne permettra pas non plus la création d’un SERM tel que dessiné par la loi.
Il nous semble que le projet a été dessiné “à l’économie” et une fois de plus nous exhortons l’État à financer suffisamment SNCF Réseau pour qu’il n’ait pas à faire de coupe financière. Il ne faudrait pas que certains aménagements indispensables soient annulés ou reportés (gare de Lespinasse, saut-de-mouton, aménagements des gares).
Les collectivités locales et territoriales, quant à elles, doivent s’impliquer dans cette dynamique SERM dans l’intérêt commun et pour réclamer les financements promis par l’État.
SOMMAIRE
- Objectifs du projet en termes environnementaux
- Le projet doit être réactualisé dans une vision SERM pour permettre le report modal
de la voiture vers le train
2.1. Permettre le maximum de RER traversants
2.2. Inclure la création d’une gare à Lespinasse
2.3. Aménager les gares pour leur accessibilité maximale
2.4. Ne pas impacter les voies de la branche Est - L’avis de l’Autorité Environnementale : un camouflet inacceptable pour une entreprise publique