Après des années de lutte des écologistes pour faire reconnaître l’absurdité du projet autoroutier du contournement Est de Rouen, l’abandon du financement de ce projet a été voté ce lundi en conseil de la métropole rouennaise. C’est une nouvelle victoire écologique et Europe Écologie Les Verts salue le courage et le sens des responsabilités des élu.es et des associations, en particulier celles et ceux mobilisé.e.s de longue date contre ce projet climaticide.

Le contournement Est de Rouen est un projet de liaison autoroutière 2×2 voies reliant l’A28 à l’A13-A154 avec la création de neuf échangeurs. Un projet dont le financement de 886 millions d’euros devait en partie être pris en charge par l’Etat et les collectivités territoriales : la Région Normandie, la métropole de Rouen et le département de la Seine Maritime.

Alors que tout doit être mis en œuvre pour que la France respecte ses engagements climatiques, un tel projet apparaît pour le moins anachronique : payant, coûteux, destructeur, polluant et très éloigné des trajets quotidiens des habitant.es de la métropole. Contrairement à ce que soutiennent ses partisans, ce contournement ne réglera pas les problèmes de circulation à l’échelle de l’agglomération rouennaise, bien au contraire. La création de routes supplémentaires crée de facto un appel d’air et ne permet en rien de résorber le trafic.

Cette décision est un sursaut salutaire à l’heure où la France perd tous les 10 ans l’équivalent d’un département en artificialisation des sols. Alertant depuis des années sur le caractère destructeur de ce projet, les écologistes se félicitent de la décision de la Métropole. Au nom de la responsabilité climatique et financière, et de la lutte contre l’étalement urbain, il fallait avoir le courage d’abandonner ce projet, coûteux pour la planète et inefficace pour répondre aux besoins des normands et normandes. La métropole fait un premier pas en refusant d’engager les dépenses, souhaitons que la région prenne la même décision le 15 février prochain.

Les alternatives existent pour décongestionner le centre de Rouen : elle supposent de développer massivement, d’un côté, des transports en commun de qualité pour améliorer les conditions de déplacement des particuliers, et de l’autre, de redynamiser le fret ferroviaire pour diminuer la présence des camions sur les réseaux routiers.

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-parole