Fraude de Renault aux tests de pollution : l’étau se ressert
Partager

Malheureusement, il aura fallu attendre le scandale Volkswagen pour que les pouvoirs publics réagissent alors que les ONG alertaient depuis des années sur les écarts inconsidérés qui existent entre les émissions des véhicules concernés en conditions réelles et en laboratoires.

Les travaux de la Commission d’enquête du Parlement européen (EMiS) ont parfaitement montré que, dans cette histoire, tout le monde a fermé les yeux, à commencer par les États-membres pour protéger leur industrie. En tant qu’actionnaire à 20% de Renault, la responsabilité de l’État français ici est immense.

Il appartient désormais à la justice française de faire la transparence sur les pratiques technologiques de Renault, leurs incidences commerciales et leur impact sanitaire. En outre, cette enquête doit déterminer le caractère intentionnel de la fraude de la part des dirigeants de Renault. Rappelons que les premières victimes de ce scandale sont les citoyens qui subissent la pollution mais aussi les consommateurs européens, qui sont clairement lésés par rapport aux consommateurs américains.

Ces révélations rendent plus grand encore le besoin d’une législation européenne à la hauteur des besoins, pour éviter tout nouvel abus de ce genre à l’avenir : face à la passivité coupable des Etats-membres, une supervision européenne et indépendante du marché automobile est plus que jamais nécessaire. Au moment où Donald Trump menace d’en finir avec l’Agence de Protection de l’Environnement aux Etats-Unis, l’Union européenne aurait tout à gagner en créant une agence européenne pour remplir cette mission. C’est la meilleure solution pour empêcher tout dieselgate futur, et ainsi protéger consommateurs, salariés et citoyens.

Karima Delli, présidente (Les Verts / ALE) de la commission transports-tourisme du Parlement Européen